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Inspiration

ANGELS LISTENING 13 May 2024

Angels listening - you are not alone by Rachel Lee Hovnanian

Les anges vous écoutent…vous pouvez leurs confier les mots que l’on ne peut, ne veut pas dire …ces idées inexprimables au grand jour … pourrait on libérer notre esprit ?!

Quelques mots sur un papier, une sonnette et une urne pour les déposer… voici le début du cheminement de l’artiste américaine Rachel Lee Hovnanian pour son exposition actuellement à Pietrasanta en Toscane.

L’artiste aborde le thème des relations humaines en contraste avec le narcissisme et la solitude contemporaine croissante. 

Rachel a réalisé plusieurs séries qui reprennent l'iconographie des anges – ces figures universelles qui témoignent et accompagnent les voyages spirituels – pour remédier à l'isolement et à la pénurie spirituelle exacerbés par la fragmentation de la société moderne.

Le thème des voix étouffées et des vérités cachées…

« Dans des œuvres participatives comme Angels listening, processus rituel consistant à écrire ses pensées les plus intimes ou à fermer sa bouche, les spectateurs font l'expérience d'une libération collective et d'un éveil de la conscience. » explique l’artiste.

Rachel Lee Hovnanian invite « les spectateurs à se confronter aux conséquences du silence dans la société contemporaine tout en traçant des voies de catharsis avec des œuvres qui servent de rappel poignant au pouvoir de l'expression communautaire et de l'expérience partagée dans un monde de plus en plus façonné par l'aliénation.»

Cette exposition pour la première fois présentée à la biennale de Venise en 2022, prend tout son sens à Pietrasanta (village réputé pour ses sculpteurs, artistes et galeries d’arts) car Rachel y expose un des ses anges en marbre de Carrare et ses sculptures ont été produites dans les fonderies de la région.

La scénographie est grandiose dans cet ensemble de l’église du Complesso di Sant’Agostino. Les 7 anges aux lèvres fermées par un ruban adhésif sont en parfaite communion en cet espace désacralisé et n’attendent que vos confidences secrètes et inavouables …

Ils symbolisent à la fois la résistance à la vérité imposée par les structures sociales, l’encouragement à l’écoute active et à notre disponibilité envers les autres.

Dans l’abside de l’église, un confessionnal argenté vous attend lui aussi pour vous écouter et vous entendre. Il signale ce besoin d’introspection individuelle, le poids du contrôle social et la nécessité de se confesser.

Une autre œuvre présente un néon « listening » ( écoute) qui fait référence à la confusion du concept de vérité et de jugement social, notamment à travers les médias sociaux.

Plus loin autour du cloitre, la salle des chapitres abrite, la petite maison du « Poor Teddy bear » dont l’énorme sculpture trône au milieu de la Plazza del Duomo, un couteau enfoncé en sa poitrine … Dans la poétique de l’artiste, cette sculpture symbolise l’enfance interrompue et menacée, non seulement par la violence, mais aussi par l’empiètement de la technologie sur l’affection humaine.  

Les enfants sont-ils devenus les otages de nos silences dont les jeux sont remplacés par des écrans ? Ces pauvres ours en peluche ne sont-ils plus les confidents de nos enfants désormais abandonnés, seuls face à leurs écrans… ?

Dans sa maison, ce pauvre ours est délaissé… Le visiteur interagit en posant son regard à l’intérieur et découvre une dimension qui retrace la mémoire de l’enfance et ses significations identitaires et pédagogiques.

De l’autre côté du cloître, dans la Sala Putti, sont exposées une série d’œuvres picturales et sculpturales qui créent des atmosphères feutrées et suspendues, retravaillant des thèmes relationnels et existentiels avec des techniques traditionnelles et une iconographie contemporaine.

On y trouvera aussi les petits papiers écrits par chacun, ces mots inavouables collés artistiquement sur des panneaux pour former un ensemble de tas … et dont l’expression et la valeur de ces révélations n’attendent que le pardon. 

Ah si le ciel nous entend, nous pardonnera t il  à travers les anges ! ?

THM

Credits photo : THM