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Inspiration

L’AUDACE DES TSARS 13 June 2016

« De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace » s’exprimait alors  Danton le 2 Septembre  1792 devant l’Assemblée législative … alors  qu’en Russie quelques dizaines d’années plus tôt l’audace d’Elisabeth Petrovna, devenue impératrice en 1741, princesse raffinée, éprise de magnificence, veut transformer la résidence relativement modeste de sa mère la tsarine Catherine Ière en une demeure somptueuse, autour de laquelle elle fait construire des pavillons et aménager des jardins. 

De 1744 à 1752, pas de plan général du lieu, faire, défaire, refaire ce qui se construisait sans unité d’architecture…
C’est à ce moment qu’intervient l’architecte italien Francesco Bartolomeo, à qui Elisabeth confie la mission d’une reconstruction globale du château.

Francesco lors de ses études d’architecture à Paris avec Robert de Cotte et ses voyages en Allemagne puis surtout en Italie, y avait trouvé une forte inspiration. Il  ramène à son retour à Saint Petersburg, un gout prononcé pour le style Rococo !

Dans le projet du Château d’Elisabeth, une seule contrainte pour l’architecte, celle de conserver la bâtiment central construit sous Elisabeth Ière  en mémoire de celle-ci.

Réunissant enfin les différentes parties du lieu sous un même toit, c'est un monument imposant et harmonieux qui est  inauguré le 30 Juillet 1756..

L'audace de la prolifération, ce sont des stucs partout sur une façade bleue, des colonnes à chapiteaux, un escalier d’honneur, une chapelle à cinq coupoles à bulbes…tout est là enfin  pour l'une des résiedences les plus somptueuses d'Europe.

Le palais reflète le faste de la cour impériale de Russie. La salle de bal est éblouissante de dorures et de sculptures en bois doré, les détails Baroque Rococo envahissent l’espace. Elle se place en véritable rivale du Palais des Glaces de Versailles.

Rénovée, La salle de bal a retrouvé tout son charme « glamoureux » d’antan…De dorures en dorures, les parquets et le plafond qui illustre le Triomphe de la Russie, tout semble prêt pour recommencer à écrire l’histoire… d’ailleurs quelques chefs d’état y furent récemment reçus.

La chambre d’ambre, totalement recouverte de ces pierres appelées par les gens de la baltique « les larmes des oiseaux de mer » couvre 100m². PIllée en 1941 par les Nazis, elle fut complètement refaite jusqu’en 2003 et reste sans doute aujourd’hui l’attraction la plus significative de ce palais aux éclats d’or !

Puis l’audace de Catherine II, passionnée d'architecture, est à son comble pour se lancer dans des entreprises architecturales encore plus démesurées que celles d'Elisabeth. 
Élève de l’architecte palladien Isaac Ware, Charles Cameron fut chargé des nouveaux travaux d’embellissement avec l'Italien Giacomo Quarenghi. L’élégance du  style néoclassique vient se joindre au luxe du style baroque… une étonnante galerie à l'antique s’accole au palais, pour y renfermer des figures gréco-romaines ! Etrange non ?...

Mais finalement le plus spectaculaire de l’ensemble, le parc de 300 hectares, qui offre d’une part un jardin à la française strict, taillé et d’autre part un parc à l’anglaise sauvage, parsemé de pavillons inspirés de l’Art Chinois, reste le lieu de promenade et de détente qui après les déambulations à travers ces ors impériaux, repose l’esprit et la vue…

THM

Crédits photo : THM