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Evocation

PARIS, TA BEAUTE FOUT L'CAMP 13 July 2021

Paris crucifiée, Paris massacrée, Paris mal aimée ?

Que dire de Paris aujourd’hui et de sa triste condition ?

Ville splendeur depuis des siècles, ville malmenée aujourd’hui, grouillante de crasse et de travaux ou de vilains objets urbains mal définis, que l’on espérait provisoires mais dont le provisoire s’éternise et se désagrège dans l’indifférence et la mollesse de ceux-là mêmes qui étaient supposés gérer la ville, embellir la ville, défendre la ville…

Là où on nous parle pompeusement de ré-enchanter on ne voit que désenchantement comme si la ville toute entière n’était plus qu’un gigantesque brouillon, de ceux que l’on peut jeter négligemment dans la corbeille des erreurs de jugement, des erreurs de colère, des rages destructrices, de l’inculture et des crises d’adolescence mal digérées…

C’est un peu cela que l’on ressent… La Mairie de Paris, à l’instar des enfants gâtés qui reçoivent un trop bel héritage, n’aime pas son joujou et s’applique comme au nounours souffre-douleur, à lui arracher le nez, les yeux et les oreilles plutôt que de valoriser aimer, célébrer cette cité autrefois une des plus belles villes du monde…

Pourquoi tant de haine et de destruction ? Pourquoi ces immondes « bacs à fleurs » de béton le long des Tuileries, site autrefois protégé… Pourquoi ces carrés-poubelles au pied des arbres qui faisaient appel bien naïvement à la cucuterie du bobo-écolo pensant le satisfaire avec un bac-à-boue pour compenser la coupe des arbres ici là et ailleurs… Pourquoi partout cette laideur d’une signalétique de chantier le long des cyclables ? Pourquoi cette crasse et ces rats qui courent partout faute de budgets pour entretenir a minima la ville car la Ville devient une coquette-sale…

On se moque du parisien en essayant de lui faire avaler des forêts urbaines au milieu des tours et immeubles densificateurs qu’on espère voir construire jusqu’à plus soif, jusqu’à étouffement d’une population qui acceptait les inconvénients de la ville parce qu’elle y trouvait beauté et fierté et ne trouve plus que stress, bruit et dangers divers… Ces « forêts urbaines » fruit d’un marketing mensonger, autrefois on appelait cela des parcs ou des jardins… Les parisiens y trouvaient paix et agrément et ils n’étaient pas sur dalle… Serions-nous beaucoup moins performants et capables que nos ancêtres ?

Allons-donc, essayons de faire vivre la ville, de la faire évoluer loin des diktats, avec mesure réflexion et respect, d’y accueillir comme dans toutes les métropoles occidentales ces vingt dernières années, vélos et autres transports urbains, communs, alternatifs, individuels, rapides ou lents mais sans cette rage de détruire, sans cette vengeance infantile… Ne savons-nous donc plus faire bien et beau?

 

-MH-