Pavillon experimentale

Façade de portes

Tuile de bois

Bois de chauffage

Briques

Marbre

Mur construit en pierre de recupération

Pavillon experimentale

Briques à Venise

Sol en galets

Galets

A détruire ou a rénover ?

Mur de pierres de récuperation

La philosophie de l’agence ENCORE HEUREUX se fonde sur un constat objectif au sein duquel la fonction de l’architecte est replacée : Nous vivons au cœur d’une société aux crises multiples et interreliées, d’un temps particulier de l’humanité où nous possédons de moins en moins de ressources alors que la production de déchets atteint des proportions vertigineuses.

A chaque seconde apparait sur terre deux personnes de plus. A ce rythme, nous pourrions être deux fois plus nombreux d’ici 60 ans – soit 13 milliards au lieu de 6,5 aujourd’hui- .

Notre planète est un espace limité, aux ressources restreintes et devant la situation critique de leur épuisement provoqué par la déforestation galopante et de nombreux autres facteurs, il n’est pas autres solutions que de devoir nous réparer.

En Ile de France 75% des déchets globaux viennent des bâtiments et des travaux publics – 12%de déchets ménagers et le reste concerne des déchets industriels.

Cette situation pousse les architectes impliqués dans la transformation du monde de l’anthropocène à de nouvelles réflexions, à trouver des actions collectives positives. Ils doivent pour cela se réinventer, entre contraintes environnementales et économiques et usages nouveaux.

On dépense depuis des années de l’énergie pour fabriquer du « faux vieux » alors que nous avons des matières sous la main à exploiter et que les architectes peuvent travailler et composer avec les matériaux qui les entourent.

Comment explorer et initier des modes inédits pour un métier à la croisée des compétences et du fonctionnement industriel ?

En Juin 2006 Julien Choppin et Nicolas Delon sont les jeunes lauréats des Nouveaux Albums des jeunes architectes et paysagistes – distinction du ministère de la culture qui accompagne des pratiques innovantes-. Cette reconnaissance leur ouvre de nouvelles perspectives alors qu’ils n’étaient même pas encore inscrits à l’ordre des architectes !

Les fondateurs d’Encore heureux se méfiant du diktat qui plane autour des conditions de la construction, comprennent après une rencontre avec Patrick Bouchain qu’il est possible d’aborder l’architecture autrement :

Soit nous réparons et réutilisons des matériaux qui retrouvent leur fonction initiale…

Soit nous les détournons et cela devient du réemploi

Soit nous les recyclons mais cette option n’est pas toujours une solution pérenne…

Tous ces procédés restent plus intéressants d’un point de vue environnemental que l’incinération et la mise en décharge – pratiques aujourd’hui dominantes-

Encore heureux interroge les conditions futures de production de l’architecture : et si construire passait d’abord par le réemploi des matériaux qui existent en leur trouvant une seconde vie ? s’il n’y a pas de construction sans matériaux et donc sans destruction et consommation, il n’y a pas de projet juste et économe sans dépense redoublée d’imagination. Chaque contexte offre mille ressources que seule une analyse fine et systématique peut révéler.

La notion de -mines urbaines- et de gisement de matière intervient ici avec l’idée de ne pas chercher de nouvelles ressources et surtout de veiller a préserver l’existant.

La justesse d’un projet résulte aux yeux d’Encore Heureux d’un savoir composer face à ce qui se présente et d’un savoir raconter de nouvelles histoires économiques et sociales.

Encore Heureux refuse les chapelles et n’a aucune prédilection pour des matériaux en particulier. Il s’agit pour eux d’optimiser le rapport à la matière.

Ils peuvent utiliser pour un même bâtiment et selon les différents espaces, à la fois des pierres massives et autoportantes, de la brique récupérée de sites en déconstruction associée à des structures en bois neuves.

Ils déclarent : « Nous ne pouvons concevoir une forme, un objet, un bâtiment sans anticiper leur devenir pour qu’ils demeurent souples, riches de nouvelles potentialités, porteurs d’expériences de vie toujours à découvrir.»

Et pour avancer dans leurs convictions, Il leur a fallu aussi fonder en 2019 un bureau d’étude dédié au réemploi : REMIX. Une dizaine de professionnels qui souhaitent pérenniser leur engagement en faveur du réemploi. Ils considèrent que les matières premières ne sont plus sous nos pieds ni à l’autre bout du monde mais dans nos villes, nos bâtiments et infrastructures. La matière est un capital à valoriser et a préserver et non à détruire.(…)

Un exemple de mise en œuvre celle d’un pavillon expérimental autour du réemploi de matériaux de construction, implanté sur le parvis de la Mairie de Paris a l’occasion de la COP 21. Encore heureux possédant les codes, peuvent procéder à l’identification gisements, recherche d’éléments, dresse une carte des récoltes.

La façade est constituée de 180 portes en chêne des années 1930, provenant d’une opération de réhabilitation d’un immeuble de logements HBM du XIX ème arrondissement. La laine de roche servant a l’isolation intérieure a été déposée lors des travaux de toiture d’un supermarché. Les éléments de la structure bois sont des restes d’un chantier d’une maison de retraite. Les sols et les murs sont fait de panneaux d’exposition, tandis que le caillebotis de la terrasse extérieure provient de l’opération Paris Plage ! …

En guise de mobilier, cinquante chaises en bois ont été collectées dans des déchetteries parisiennes, réparées puis repeintes. Les suspensions sont un stock des éclairages publiques.

De fait, « rien ne se perd tout se transforme ». La taille du bâtiment découle de celles des portes trouvées et adjointes. Cette petite construction singulièrement est baptisée le « pavillon circulaire » qui pourtant de tourne pas en rond, sa forme rectangulaire souligne en clin d’œil le processus de fabrication qui l’a vu naitre : les principes de l’économie circulaire.

(....)

ARCHINOV, LA REVUE N°2 mars 2024

Et pour info :

ENCORE HEUREUX sont nominés au Grand prix national de l’architecture 2024...

« Nous sommes honorés d’être appelés à concourir pour l’édition 2024 du Grand Prix national de l’architecture avec 6 autres agences : Atelier Architecture Perraudin, BQ+A – Architecte et associés, Bruther, Corinne Vezzoni et associés, Jean et Aline Harari architectes et Muoto. Ce prix récompense une agence d’architecture pour l’ensemble de sa production et de sa contribution à la pensée de l’architecture. » https://encoreheureux.org/fr/projets

Nous leur souhaitons bonne chance !