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Inspiration

NADIA ALBERTINI : PASSION & BRODERIES 13 November 2021

Que pensez-vous que ces quatre belles actrices, Marlene Dietrich en Dior 1950, Elisabeth Taylor en Dior by Bohan en 1961, Claudia Cardinale en Yves Saint Laurent 1964, Catherine Deneuve en Yves Saint Laurent 1966, puissent avoir en commun dans leurs robes haute couture ?

Des robes coupées dans des étoffes luxueuses, réalisées par des couturiers français, mais pas seulement, en regardant de plus près on découvre qu’elles sont toutes brodées.

Brodées par l’atelier REBE.

C’est en Aout 2016, que Nadia Albertini, à l’occasion de recherches sur l’histoire de la broderie, découvre un article de la Dépêche du Midi, intitulé « Eblouissantes broderies de lumière » qui louait le remarquable travail d’un brodeur que Nadia ne connaissait pas.

Puis, la visite au musée du Pays rabastinois, auquel René Bégué a fait don d’une large partie de de sa collectio qui compte plus de 1600 échantillons. Véritable révélation pour Nadia, qui découvre un trésor caché, une pépite de la haute couture et du patrimoine du textile français… ce nom doit se faire connaitre auprès du grand public pense-t-elle alors !

Tout le travail de Nadia, commence par l’analyse approfondie de de la production, des motifs, tissus, techniques, matériaux, styles, il faut photographier et faire l’inventaire de ces échantillons …

Le musée des Tissus de Lyon, et le musée du design de Barcelone, qui détiennent aussi des échantillons de la maison Rébé, ont également ouvert leurs archives à Nadia.

Puis en 2019, Nadia peut accéder aux milliers d’échantillons détenus par le Arts Décoratifs de Paris pour compléter ses recherches. Nadia devait essayer de rattacher l’œuvre de Rébé a une réalité plus concrète et plus large, celle des modèles produits pour la haute couture pendant cinquante ans d’activité.

Peu de documents, de livres de compte, de commandes, trop peu d’informations et de traces écrites pour refaire l’histoire de la maison.

Nadia se tourne alors vers les archives des magazines de mode dont celles de Condé Nast a New York, la bibliothèque Forney, le centre de documentation du musée Galliera à Paris. Les mentions « broderies de Rébé » dans les articles des magazines de l’époque restent assez rares mais sont les premiers indices de l’enquête !

Les départements du patrimoine des maisons de coutures sont une aide précieuse pour Nadia, ils l'aideront à décortiquer dessins et croquis et réunir une vision plus détaillée du travail des ateliers Rébé.

Cependant malgré sa compréhension du travail de l’atelier, il manquait à Nadia un élément important pour aller au bout de ses recherches et parfaire cet ouvrage :  rencontrer les personnes de l’atelier, cinquante ans après, recueillir les témoignages des brodeuses et des dessinateurs…

Ceux-ci ont répondu généreusement aux appels de Nadia. « ils m’ont permis d’ancrer mes trouvailles dans le monde réel,  de donner un visage et un caractère aux différents intervenants et de comprendre la part humaine de cette création d’exception » écrit Nadia dans son livre.

Trois ans de recherches ont été nécessaires à Nadia Albertini pour l’élaboration de cet ouvrage, que je recommande à tous les amoureux et passionnés de textile, de raffinement et de mode. 

« Le talent de Rébé dépasse largement la technique de la broderie et je souhaite que ses motifs et sa créativité puissent inspirer les nouvelles générations de créateurs.» souligne Nadia dans l’introduction de son ouvrage.

Rébé. Haute couture par Nadia Albertini aux éditions Gourcouff Gradenigo

Avec le soutien de Monsieur Hubert de Givenchy

Pour rendre à René et Andrée Bégué la place qu’ils méritent dans l’histoire de la mode.

THM

Crédit photos : Nadia Albertini

Les ateliers Rébé, ont été un atelier de de broderie haute couture à Paris de 1911 à 1967.